Je suis donc partie à Ambatofotsy du 28 septembre après midi au 1er octobre, retour normalement prévu à 12h00 au plus tard. Pile poil pour l’anniversaire de Rémi et sa fête avec ses copains.
Rendez-vous en premier le samedi au restaurant « l’Arche » (rendez-vous de tous les Français touristes ou résidents d’Antsirabé). Vincent vient avec moi. On retrouve donc Cynthia, coordinatrice du projet, Le mari de Camille (la prof de SVT du collège qui nous a parlé de ce tourisme villageois) qui se nomme Olivier et deux autres filles touristes.
En fait à la base de ce séjour, il y a la région Auvergne qui par l’intermédiaire de Cynthia et de André forme des villageois de petits villages choisis, au niveau hygiène alimentaire, organisation de l’hébergement, animation, guide. Le but est que ce groupe de 12 villageois fonde une association qui au bout de la formation devienne autonome pour recevoir des touristes. Le coût pour les 3 jours est de 85000 Ar, à peu près 50 euros, transport exclu. L’argent est exclusivement pour l’association. Les bénéfices doivent servir selon les volontés de l’association. Dans ce village, ce serait éventuellement de financer un panneau solaire pour fournir de l’électricité au centre de santé de base. Par contre toute la formation des villageois est financée par la région Auvergne donc la France. J’ai appris aussi que chaque région de Mada est parrainée par une région de France. Ainsi, l’Auvergne parraine les Hauts plateaux, l’Aquitaine le Sud Ouest, l’île de France la région de Tana.
Dernier point avant de partir : c’est un séjour test, on est donc des cobayes. Le séjour est prêt depuis 1 mois, nous voilà rassurés.
Dimanche 28 sept 13h00 : rendez vous à l’alliance française. Il y a Cynthia, André et Lailaine, un malgache, qui est censé s’occuper des transports. Or, pour l’aller on a un taxi brousse qui va nous revenir à 20000 ar chacun ce qui fait beaucoup et donc on trouvera une solution pour le retour. J’insiste sur le fait que je dois être rentrée pour mercredi midi. Pas de problème. Et enfin, les deux filles ne se présentent pas, elles pensaient faire un grand treck en montagne et en plus elles ont un budget serré et le transport est trop onéreux. Donc le transport monte à 45000 chacun. C’est l’Auvergne qui financera une bonne partie, Cynthia et André ne voulant pas nous imposer ces frais de transport. Donc, on n’est plus que 2 touristes. Je demande s’il ne faut pas annuler. Non, les villageois nous attendent. Eh bien en avant.
Les 3 loulous ont un peu de mal à me laisser partir, évidemment, ça se passera bien pour eux pendant les 3 jours suivants.
Le taxi brousse, ben, c’est un taxi brousse, un peu déglingué, l’avantage est que nous ne sommes que 7 dedans.
Nous roulons sur la route de Tana, goudronnée pendant une heure, à peu près 35 km. Pause en cas pour les chauffeurs avant de quitter le goudron vers Ambohimena. Puis, ça y est c’est la piste tout le long de la chaîne de l’Ankaratra, vers l’ouest. 2 heures de piste, 50 km, on bifurque à Fihantsoa, gros bourg. Paysage de rizière (pépinière à cette époque de l’année), culture en palier, il manque des arbres, on passera dans un hameau, producteur de charbon ! |
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Arrivée au village d’Ambatofotsy (là où tombe la foudre, an : là où vato : pierre fotsy : blanche. En fait quand il y a de l’orage, les éclairs éclairent la roche et la rendent blanche). Nous sommes toujours dans la région de Vakinankanatra comme Antsirabé). Le taxi brousse s’arrête au « centre ville ». On est effectivement attendus. Nous descendons à pied bien entourés de tous les habitants, âgés, jeunes, les petits sur le dos des plus grands, beaucoup en guenilles et pieds nus donc jusqu’au lieu de l’association et d’hébergement. L’association s’est donné le nom d’association du scorpion en raison de la présence de ces gentilles bestioles dans une montagne, lieu de la rando de mardi matin.
Le lieu est donc un héritage de l’économe de l’association. Une cour de ferme, à la base 4 bâtiments en dur. Dans les deux plus grands vivaient deux familles les deux plus petits étant des cuisines. Pour le tourisme le plus grand bâtiment sur pilotis abrite 3 chambres, 2 lits dans chaque, des beaux posters (!) avec de belles couleurs bien brillantes du président et du pape en guise de déco, une petite table de chevet, éclairage à la bougie ; sur le balcon, des seaux avec couvercles, poétiquement appelés ici tambours de nuit, il s’agit vous l’avez compris de pots de chambre.
Dans la cour, 2 cuisines, l’une n’étant réservée qu’à la cuisson de l’eau et des viandes et légumes, la seconde près du réfectoire servant à la préparation des plats. La cuisson se fait aussi dehors sur des petits feux. Tout est cuit au bois et au charbon ce qui explique la déforestation massive du pays. [André qui représente la région Auvergne envisage de fournir aux associations des barbecues solaires et une formation pour l’utilisation. Le problème est que les malgaches ont du mal à utiliser sur une longue durée des techniques modernes, car ils n’en voient pas l’intérêt immédiat, ils ne vivent pas dans l’avenir. Donc si on leur propose une technique, ils vont dire oui, vont l’utiliser, mais si elle tombe en panne, ou s’il n’y a plus personne pour leur dire de l’utiliser, ils laisseront tomber !! ] Il y a un plus grand bâtiment qui abrite le réfectoire. Sobre, 3 grandes tables, des bancs, un tableau, des nappes brodées. Enfin, il y a les toilettes : une petite pièce en briques, recouvertes de l’enduit local : sable et bouse de zébu, 2 ouvertures de chaque côté, une porte. Un trou pour y déposer (!) entouré de pierres pour poser les pieds. Papier toilette un peu rêche ! Un panneau à l’entrée bi face et tournant indiquant libre ou occupé. Quand le trou sera plein, il sera comblé, la cabane sera détruite et reconstruite plus loin. Les mouches s’y plaisaient bien. Ca m’a rappelé les toilettes de mes grands parents au fond du jardin.
Quant aux douches, une cabane en bois a été construite en juin et les planches, n’étant pas sèches au moment de la construction, ont eu le temps de travailler et entre la douche homme et femme, les jours sont assez conséquents. 1 seau d’eau chaude, un seau d’eau froide, un caillebottis, et un grand pichet pour faire les mélanges et se rincer. Bah, là faut pas se plaindre j’ai trouvé très agréable les douches. Le principe est quand même de se laver accroupi.
Après nous être installé dans nos chambres, (je partage la mienne avec Synthia), nous nous retrouvons au réfectoire pour la présentation des membres de l’association. Discours du guide très chiadé, en français, avec des mots que je ne connais pas, comme seuls savent en faire les apprentis en français ! D’ailleurs tout au long du séjour, ce guide qui se nomme Carol aura un vocabulaire un peu désuet : un jour il était en courroux, une telle était très conscrite de ne plus être là… Les autres membres au nombre de 9 se présentent très timidement. Présentation du programme des 2 jours et choix des activités. Puis jeux de société malgache : dominos, fanorona (dire fanourn) (style jeu de dame). |
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Vers 18h00, un groupe de musiciens vient jouer, la nuit est tombée, tous les enfants du coin, viennent danser la danse locale. Il fait très frais avec le vent d’Est qui souffle.
Repas vers 19h30 : avant de manger, il y a la prière.
Salade de cresson, poulet cuit et frit avec du riz rouge spécialité de la région avec du ranovola (rano : eau vola : argent) en boisson (eau de riz cuite dans le grillé de la casserole), banane et bière. Pas trop aimé le ranovola (dire ranouvoul). Puis brossage de dents, n’oublions pas les règles d’hygiène basique, dodo, il faut s’organiser avec les bougies. Pour la nuit, on a également des lampes de poche. On n’a pas réglé le problème de transport de retour, a priori, on pourrait rentrer en moto, je ne le sens pas trop, je demande une autre possibilité !
Lundi 29 septembre 2008 : réveil à 6h15, la nuit a été bonne, pas froide, les couvertures sont chaudes, douche très appréciable. Il y a déjà plein d’activités dans le village. Les enfants de la maison d’en face sont réveillés depuis un moment et ils font autant de bruit que chez nous. Des écoliers arrivent de toute la plaine dans leurs blouses bleues, vertes ou mauves, avec ou sans chaussures. Il y a déjà des agriculteurs en train d’aplanir et retourner les champs à la bêche.
Petit déjeuner : café ou tisane, jus d’ananas chaud car il fait frais et ils le servent ainsi (et de surcroit c’est bon !) œuf sur le plat et riz, des mofogas (mofo : pain gas : malgache) menakely (mena : rouge kely : petit, à savoir des beignets).
Départ en rando vers la carrière de basalte. Il est 8 heures et il fait quand même chaud. On marche tranquillement au travers de beaux paysages de rizières, cultures faites en palier. En ce moment, va commencer la période de repiquage du riz, du cresson… Les couleurs sont donc le rouge de la terre et le vert tendre des pépinières de riz. La végétation arboricole se constitue essentiellement de pins, d’eucalyptus (importé d’Australie). Il y a beaucoup d’aloé véra, de mimosas, de sisal (grandes plantes qui ressemble à l’ananassier mais dont les feuilles servent à faire des cordes. Mais la terre, en raison du déboisement est quand même à vif. Et il ne reste pas beaucoup d’épaisseur pour replanter. C’est un peu le far west avec les nombreuses charettes tirées par des zébus transportant la paille, se déplaçant difficilement dans des chemins pleins d’ornières. En tous cas, quand une charrette pointe le bout des museaux des zébus, tout le monde s’écarte. A priori, le zébu n’est pas un animal très partageur de routes et un coup de corne est vite arrivé et surtout mal digéré !!
Carol le guide, n’est pas avare de renseignements sur la flore et leurs vertus et utilisations médicinales. On trouve une sauterelle à chien ! Beau spécimen. La rando fait une pause à une carrière de pierres précieuses non exploitée : enfin un chinois avait commencé mais avait été contraint d’arrêter, pour des raisons devenues légende. Depuis il est interdit d’en emmener sans l’accord de différentes autorités du village sous peine d’incident !! Donc on s’abstient ! Puis autre pause à la carrière de basalte avec ses orgues, l’explication de la taille pour obtenir des pierres et leur agencement grâce à la forme naturelle hexagonale de la pierre. Ici, l’exploitation de la carrière est individuelle, si tu as besoin de pierres tu viens te servir. Pour l’utilisation des terrains c’est pareil : à partir du moment où tu as planté quelque chose ou si tu as mis un zébu, le terrain t’appartient. Il ne conçoive pas la notion de propriété. Par contre, il faut être malgache pour pouvoir faire cela, un vazaha ou étranger ne pourra jamais accéder à la propriété. On lui mettra des bâtons dans les roues. La rando reprend sur l’autre versant de la montagne, du côté de Anahakely (littéralement dans forêt petite) sauf que maintenant il n’y a plus d’arbre. On rentre à travers les rizières. On croise les écoliers en blouse, bleue, verte qui ont fini la matinée, l’école reprendra à 14h. |
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Ce midi, on a des invités : un représentant de la mairie, le chef du fokontany (dire fouktan), c’est l’équivalent du quartier et le fils de ce dernier. Les échanges sont très simplifiés, ils n’ont pas les réponses aux questions posées. Le chef du fokontany nous apprend que les problèmes de sécurité tournent autour des vols de zébus et qu’ils ont mis en place des comités de surveillance. Curieusement il n’y a pas de vols de culture dans les champs. Si un voleur se fait prendre, c’est la justice populaire qui s’en charge. Le représentant de la mairie n’a pas l’air très motivé d’être avec nous.
Au menu : achards de carottes, tomates et … frites froides ; zébu grillé et … riz rouge ; papaye et jus d’orange chaud. Tout est tout de suite sur la table. Même le café qu’il faudra veiller à chaque repas à ce qu’il soit ramené plus tard.
L’après midi, on repart pour visiter le CSB, centre de santé de base et coup de chance pour le village c’est une 2ème catégorie c'est-à-dire qu’il y a une infirmière et un médecin. Dans les catégories 1 il n’y a pas de médecin permanent. Donc le CSB : sur la façade, une parabole. Or il n’y a pas d’électricité ici. Elle appartient au médecin, c’est juste pour faire riche. On visite les salles d’accouchement : il n’y a que des sommiers arrondis vers le haut pour faciliter le travail de la maman. Les matelas sont dans la pièce - salle d’accouchement entassés, pas très propres. La table d’accouchement est sale, déchirée, le pèse bébé idem. Impressionnant. Je demande ce qui se passe en cas de césarienne en urgence. La réponse évidente n’est pas dite. Pour des césariennes prévues c’est évidemment le départ de la maman dans la ville à 2 heures de piste.
Puis, on visite le cabinet du médecin, celui de l’infirmière, là où on fait les vaccinations. Et la salle où sont conservés les vaccins dans un frigo qui marche au gaz. En espérant que la chaîne du froid ait été respectée avant d’arriver au frigo ! En gros, espérons que rien ne nous arrive ici.
Puis nous rendons une visite de courtoisie à la mairie où plein de monde attend. Comme nous attendons notre tour, Carol le guide entreprend de demander aux habitants présents s’ils ont des questions à nous poser. Un prend la parole genre porte parole syndicaliste du village et nous demande des sous. T’es vasaha t’es blanc t’es riche.
Visite avec l’adjoint au maire. On ne comprend rien, nous on s’ennuie, eux aussi !!
Puis on va chez le fabricant de charrettes, celles que l’on voit défiler dans la montagne. Beau travail, une forge pour les roues, quelques outils pas super modernes mais le résultat est probant. Une charrette dure environ 10 ans. Elles sont souvent en location car neuves elles sont chères 1000000 d’Ar je crois (400 euros).
Retour au lieu d’hébergement. Les enfants jouent à la dînette avec un vrai petit feu, font bouillir l’eau, transportent l’eau dans leur petit gobelet en plastique. Je les prends en photos, ils sont tout content surtout quand ils se voient. Toutes les grandes filles, c'est-à-dire dès qu’elles marchent portent un petit sur leur dos dans un hamac de tissu. Ils sont crasseux, les nez morveux, les cheveux gris et raides de poussière, les vêtements doivent faire au moins la semaine jour et nuit. Les plus riches ont des chaussures. Mais, ici, en montagne, ils mangent et ils sont heureux. Contrairement à Antsirabe, la plupart ont de belles dents. Il n’y a ni électricité ni eau courante. Pourtant, des canalisations avaient été installées. Mais un jour, il y a eu casse mais personne n’a cherché à réparer et on a repris tranquillement le chemin du puits. Certains disent que ça arrange les femmes car c’est un moment où elles peuvent sortir de chez elles et se taper la discut' avec leurs copines. De là à dire qu’on a trouvé qui a cassé les canalisations !!!. Quand je vous disais que le modernisme n’est pas compris à long terme.
Dès 17h30, le même groupe de musiciens qu’hier soir arrive : percussions et flûte en bois ou en tube plastique d’où les sons tirés sont magnifiques font de nouveaux danser les enfants du village. Les animatrices nous entraînent aussi dans une danse d’entrée de toute cérémonie. Puis la nuit arrive, c’est l’heure du repas : ce soir, c’est la soirée avec les gens de l’association. Donc on commence par un cocktail : bière, jus de tamarin (beurk) de papaye (miam) avec menakely, cacapigeon (pâte frite en forme de … caca de pigeon, faut pas chercher trop loin non plus !), cobavari (serrée dans des feuilles, une pâte de riz banane et cacahuètes - appelées ici pistaches), excellent et très nourrissant. Puis repas : viande bouillie, du porc et bien sûr du riz rouge. Fruit. Nuit. |
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Mardi 30 septembre 2008 : la nuit n’a pas été terrible : le transport de retour m’inquiète, j’ai du mal à digérer les beignets. Donc sortie nocturne pour un petit vomi !! Réveil par les enfants d’en face, douche, petit dèj' : pas d’œufs ni de riz ce matin, seulement des mofogas et mofosira (mofo : pain sira : sel) et menakely. Je pense quand même au pain et à la confiture !! On a enfin une réponse pour le transport de retour, la voiture prévue pour ramener Cynthia et André à l’aéroport à Tana, nous ramènera d’abord le matin à Antsirabé, le taxi étant loué pour la journée, il y a eu juste un décalage dans le début de la journée.
Départ à 8h00 pour la montagne aux scorpions tandis qu’Olivier va repiquer le cresson. On part à travers les rizières, vers un hameau Mahatsinjo, littéralement maha maîtriser tsinjo la vision, en gros un hameau d’où tu peux surveiller toute la plaine. Carol nous explique l‘absence de fenêtres face Est et donc tournées vers l’ouest : raison pratique car les vents d’Est sont très froids, raison religieuse les fenêtres se tournent vers le soleil. Des hommes sont en train d’enduire les façades d’une maison, enduit à base d’argile et de bouse de zébu. Cette même bouse sert également d’engrais et de combustible. Enfin, nous sommes sur la montagne aux scorpions. Des pierres ont déjà été retournées : en effet il semblerait que les scorpions sont recherchés pour leur venin dans le traitement de l’asthme. Quant à leur dangerosité, le guide commence par nous dire qu’il n’y a pas grand danger, que si on est piqué il suffit d’appliquer de la salive. Plus tard, il nous dit qu’on peut avoir de la fièvre, mais que si on se fait piquer, c’est qu’on l’a mérité (encore une de leur croyance), que l’on peut donc le prendre dans nos mains, n’empêche qu’il avait un bâton pour les manipuler, que j’avais l’aspi venin dans mon sac et que je n’ai pas vraiment envie d’aller faire un tour au CSB. Donc on commence la chasse, ce n’est pas évident. Enfin, on en voit, elles ne sont pas grosses les bestioles, mais ce sont des scorpions, c’est la période des petits, et ils en font beaucoup à la fois. Je n’ose quand même pas en rapporter un dans une bouteille comme me le demandait mon chéri. On continue la rando, on rencontre un caméléon, le premier à Madagascar. Pour la petite histoire, les malgaches n’aiment pas les caméléons car ils représentent le fait que quand tu fais quelque chose de mal, tout comme le caméléon, patiemment mais sûrement ta « bêtise « te rattrapera et tu devras payer.
Arrêt bain de pied à la rivière, une femme nous prête son savon de cendre et d’une plante dont j’ai oublié le nom. Sympa. Retour au centre. |
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Après midi, repiquage du riz : pieds nus et mains dans la boue des rizières. Seules les femmes sont concernées par le repiquage, les hommes normalement sont prévus pour aplanir le terrain en piétinant les mottes de terre et de crotte de zébu : là c’est nous qui le feront également. Il faut prendre les pousses vert tendre dans les pépinières en petits paquets, les lier avec un brin de paille. Aplanir et casser les mottes dans le champ puis repiquer par 2 ou 3 les pousses en les enfonçant dans la boue. Je pense que tous le village femmes et enfants sont là pour nous regarder faire Cynthia et moi. Le lendemain, au milieu du village, une femme me saluera, montrant qu’elle m’avait reconnu. Moi, non !
Après le repiquage, lavage des pieds et des bras dans la rivière qui n’est pas froide. Un serpent en profite pour venir nous saluer. Puis nous allons rendre visite au fabricant de maquettes de bateaux. Sauf qu’il ne nous montre que ce qui est fabriqué, pour vendre et qu’il faut lui tirer les vers du nez pour connaître sa façon de travailler, les outils et matériaux utilisés. Les outils sont le couteau à bois et la scie, il y a également des scies circulaires et autres outils perfectionnés à Tana. Les bateaux sont très beaux sauf qu’il ne reproduit aucun bateau malgache typique que l’on peut voir sur les côtes. Dommage !
Puis retour aux camps, parties de dominos avec la fille de la cuisinière. Comme on est 3, la règle est la suivante : on pioche 7 dominos et après il n’y a plus de pioche. On tourne à l’inverse du sens des aiguilles d’une montre, et ce n’est pas forcément la personne qui a le double six qui commence. C’est chacun son tour et on commence par le double qu’on a dans son jeu.
Dernier repas : riz, poulet rôti, mangues (la saison commence). |
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Mercredi 1er octobre : bon anniversaire mon Rémi, 9 ans aujourd’hui. Il va avoir une tortue. Deux copains viennent faire la fête, il y aura des crêpes au goûter, que je dois faire en arrivant.
Le petit déjeuner tarde à arriver, toujours la même ambiance dans le village calme et paisible. Comme il faut toujours un petit peu de retard à Madagascar (clin d’œil à Ivane), la voiture arrive à 8h15. Jusque là tout va bien. Sauf que la voiture a un problème mécanique, l’alternateur a cramé, pas de pièces au village, tu penses, mais pas de panique le chauffeur est ingénieur mécanicien. Il répare donc avec du fil électrique qu’il maintient avec un bout de sac plastique et un brin de paille. Mais la voiture démarre, fait 15 m avec plein de soubresauts et cale. Même manœuvre, il redémonte, 'y a toujours pas de problème. Sauf qu’en plus sa batterie est morte et que celle qu’il trouve dans LA voiture du village est très faible aussi. Du coup ils sont 6 à essayer de réparer avant que l’ingénieur es mécanique reconnaisse que sa bagnole est pourrie et que lui, il va être coincé là quelques jours. En tous cas il est grillé pour d’autres courses. Sauf qu’il est 10h39 et c’est rapé pour être à midi à Antsirabé. Heureusement que personne n’a été malade et qu’il n’y a pas eu besoin d’évacuer. Je préviens Vincent par LE téléphone TELMA existant. Le bout du monde je vous dis. Et le pire c’est que les malgaches s’en fichent. Qu’est-ce que tu veux, le principal c’est d’être vivant ! Donc quelles sont les autres possibilités. Cynthia rappelle un autre taxi qui n’aura jamais le temps de faire Antsirabe puis Tana. Les motos, seulement comme on n’avait pas choisi les motos hier il n’y en a plus qu’une de dispo. Or je ne me vois pas partir seule sur la piste : si en plus elle tombe en panne. Le taxi brousse qui arrive de Tana et ne repart que le lendemain accepterait peut-être de nous emmener jusqu’à Ambohimena. Sauf, qu’il nous demande le prix comme si le taxi était plein !!! Nous nous sentons un peu otages. Nous sommes au milieu du village, tous les gosses autour de nous et on cherche une solution. Je suis très déçue, la fête de Rémi commencera dans 2 heures. Et puis là, une 2ème moto se présente, le frère de l’économe de l’association. Et donc la dernière solution redevient la moto. Et comme ils voient bien qu’on est coincés, ils ne lésinent pas sur le prix, 20000 la course et un plein à 21500, ce qui fait très cher. Quand on pense qu’on trouvait le transport aller cher !! Et ils savent bien qu’ils auront ce qu’ils demandent et ils se marrent beaucoup. Et là tu les détestes beaucoup et tu sais qu’au premier marchandage que tu feras maintenant, tu ne feras pas de cadeaux. Il est 13h30, on part. La piste ça casse un peu, le paysage est beau. On s’arrête 2 fois pour « faire pisseoire » !!! Au bout de 2 heures, on est à Ambohimena. Comme on ne les a pas encore payé, les gars nous aident à trouver le taxi brousse, qui démarre 20 min après c'est-à-dire tout de suite. En fait un taxi ne part que quand il est plein c'est-à-dire, 4 par rangée, tous les bagages entassés sur le toit, et il reste toujours une place pour un quidam qui cherche une place le long de la route. Au bout de ¾ d’heure de route pendant lesquels on se fait contrôler par la police, on arrive à Antsirabé, on prend un pousse pousse pour rentrer à la maison. On est crade, plein de poussière et on a faim car depuis ce matin, on n’a pas mangé. Voilà mes déambulations dans un petit village bien sympathique !! Maintenant, il faudrait qu’on le fasse toute la famille entière (transport personnel s’entend) mais il faut que je les briefe sérieusement, surtout pour tout ce qui est matériel.
Carole. |
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