Petites chroniques de notre vie à Madagascar

Chroniques sportives et sociales
(Suite) Le golf : donc, on va tous au golf.
Quand arrive au golf, tu rentres dans un autre monde. Tu sors de la ville, après avoir traversé un quartier populaire.
Tu montes et tu es aux pieds des montagnes. Le calme t’entoure. C’est très appréciable on retrouve
notre campagne de Luché-Pringé (ou le golf de Baugé NDLR) !
En plus là le golf devient abordable. Pour nous. Adhésion à vie (160 euros),
adhésion familiale au mois 50000 ar (20 €), cours 5000Ar/heure (2 €),
caddies (qui portent ton sac parce que tu ne  peux pas le faire bien sûr !) 2000Ar.
Quelques malgaches jouent.
Donc Vincent y va le lundi matin, cours et parcours avec un prof handicap 0,
Rémi prend des cours collectifs dans le cadre de l’Association sportive  avec l’instit de CM2
et le même prof que Vincent et avec Emilien, on prend un cours tous les deux (en même temps que Rémi)
avec un prof handicap 6. Le samedi matin, les 3 gars y retournent jouer, j’irai de temps en temps.
Vincent  y retournera le dimanche pour d’éventuelles compétitions.
On se prend vite au jeu. Ca demande par contre beaucoup de concentration : au départ tu tapes bien,
1 coup sur …euh… 15. J’ai déjà des fois envie de lancer le club, mais il paraît que ça ne se fait pas.
Vincent est content, il retrouve ses bases.   

Chroniques touristiques
Dimanche 14 septembre : on part à pied de la maison  vers l’est. On sort d’Antsirabé,
par ce qu’on appelle ici une latérite (en fait à part la nationale, rien n’est bitumé) en terre donc,
les commerçants sont installés pour la journée. On croise et suit beaucoup de monde très bien habillé,
on est dimanche, pour certains c’est le jour de la messe. Pas tous, car les religions sont très diverses ici.
[D’ailleurs en ce moment c’est ramadan pour les musulmans. Ce qui fait qu’à l’école,
Christophe demande aux élèves pratiquant de ne pas trop forcé en sport car il fait chaud
ils n’ont rien dans le ventre et surtout pas le droit de boire !!! ]
Il fait très frais voire froid aujourd’hui. On grimpe il y a toujours des habitations des gens qui nous hèle
« Bonjour vasaha » il paraît qu’il faut leur répondre « Bonjour Gache ».
Au bord de la rivière, beaucoup de femmes font leur lessive. C’est a priori l’occupation du dimanche
car Zénith nous a dit que c’est ce qu’il faisait chez lui avec sa femme : lui va chercher l’eau sa femme lave.
Les enfants se baignent et se lavent en même temps. Le linge sèche par terre ou les buissons.
Enfin on arrive à notre but et on peut observer Antsirabé de haut. On est bien, c’est calme, pas de détritus.
C’est aussi notre première rencontre avec des araignées, assez impressionnantes.
En repartant, on remarque un bâtiment blanc. Notre curiosité nous mène là.
Ce bâtiment en plein de milieu de nulle part, en haut de la montagne est en fait une école.
Un bâtiment long, 4 salles et un bureau. Une cour en terre, des toilettes dans un bâtiment en dur
(quand même) en contrebas. On ne peut pas voir l’intérieur.
J’aimerais un jour y être un jour d’école. Ils peuvent être jusqu’à 70 par classe !!
Il y a aussi ici dans les hauts plateaux des tombeaux énormes, luxueux.
Il ne faut pas les montrer du doigt c’est fady. De loin, on prend des photos.
Il y a ici une cérémonie de retournement des morts : ils ouvrent les tombeaux, sortent les morts,
rajoutent un bout de tissu, ajoutent un objet. On danse autour…Puis on remet le mort dans sa tombe,
on s’est occupé de lui, il est content le malheur ne sera pas sur sa famille.
En ce moment, c’est la période de ces cérémonies, un caddie au golf ne peut pas être présent
ce week-end car il doit être présent à une de ces cérémonie.
Zénith nous a dit que la famille de sa femme la pratiquait encore.
Plus la sienne depuis 1980 car sa famille trouvait que ce n’était pas très sain de toucher un mort. 

Dimanche 21 septembre : rando au lac d’Andraïkiba
(Ne pratiquement pas dire le dernier A, l’aspirer : on vous montrera !).
Départ en voiture. Déjà première épreuve. Car les indications données par les guides
ne font pas appel aux mêmes repères que nous. En plus, comme tous les dimanches,
beaucoup de monde dans les 2 sens , à pied en vélo, sur la route, les trottoirs,
encore bien habillés, pour la messe… Heureusement, quand on se renseigne,
personne ne rechigne à nous aider. Donc au départ, on avait omis de repérer
les repères kilométriques donc on fait demi-tour et les indications nous font prendre
la piste là où on avait fait demi-tour !!! Et vous trouvez ça drôle ;
Enfin le lac. Très beau, belle balade de 4 kms. On retrouve ces gens
qui lavent leur linge, qui se lavent et qui lavent même leur vélo. La flore est bien sûr
différente avec ses cactus, c’est bien pauvre en arbres, la déforestation étant toujours intensive.
La faune n’est pour l’instant représentée que par les araignées, les canards, les milans et les zébus. 
Petite légende du lac : un prince hésitait pour se marier entre deux jeunes filles leur dit
qu’il épouserait celle qui traverserait le lac le plus vite. L’une d’elles enceinte se noya de fatigue.
On dit que son esprit hante le lac. Il y a des choses fady ici : manger du porc par exemple,
on ne voit pas le rapport mais bon. En tous cas Zénith comme beaucoup
de malgaches croît à cette légende et il n’est pas prêt de s’y baigner. Les gamins ont essayé de voir l’esprit  pendant la rando !!
Au départ, on devait pique niquer mais le peu d’ombre et surtout encore une fois les détritus
et les coins toilettes institués à la sauvette nous freinent beaucoup.
J’en parle beaucoup mais je vous assure que c’est dommage et moi, ça me désole.
Alors quand on entend parler de planète verte et éco, faîtes un geste, ici,
je ne sais pas par où il va falloir commencer mais ça serait bien de le faire. 

Préparation de vacances de la Toussant : on va aller vers l’est dans le parc de Ranomafana
(rano : eau mafana : chaude) et au bord de la mer.
A noter pour l’instant, que quelquefois pour avoir le téléphone d’un hôtel il faut passer par un standard. 

A la découverte d’un village. : Camille, prof de SVT, m’annonce que ce weekend,
elle et son mari avaient fait un programme de 2 jours à la découverte d’un village,
organisé par une association qui travaille en collaboration avec ces villages visités.
Elle me dit qu’elle pensait que c’était le genre de découverte qui nous plairait et
me présente un autre séjour de dimanche 28 à mercredi 1 octobre midi.
Après discussion familiale, il est décidé que je profite de ce séjour à 85000 AR (35 €)  ;
3 encadrants et 9 participants maximum, déplacement en taxi brousse,
pas d’électricité au village situé à 1900m, pas de réseau pour le téléphone.
Au programme,  2 randos (une découverte et lecture du paysage l’autre chasse aux… scorpions)
découverte de l’artisanat du village, de la mairie des villageois, de la culture du riz…
Retour mercredi midi, impecc pour fêter l’anniv' de Rémi, qui invite 2 copains.
Le but sera également de repérer la route, de voir si c’est faisable avec les enfants, et de voir si je supporte l’alimentation !!

Le Collège Français Jules Verne
(Suite)
A la BCD, c’est parti, le mardi AM je vois les CE1, le jeudi matin toutes les maternelles
en 3 séances et le vendredi AM, les CP. Le lundi je vais une heure avant la sortie
des classes voir avec Lydie, les préparations de séances. Ca me permet de connaître
les enfants pour les remplacements à venir. En tous cas c’est la fête pour les prénoms.
Même les voir écrits n’aident pas à la mémorisation, car toutes les lettres ne se disent pas
et ne se disent pas de la même façon. J’ai  commencé pourtant à apprendre
les lexiques et autres condensés de grammaire et  de prononciation offerts !! 
Finalement aussi je vais mener le basket élémentaire dans le cadre de l’Association sportive,
donc le mardi avec Céliane. Ce qui me fait peur, c’est l’heure, on va avoir très chaud.
Les gamins vont être en sueur pour les cours de l’après midi. Il n’y a bien sûr
pas de vestiaires ni de douches. Ca ne doit pas être facile pour les collégiens non plus pour leur cours !
Emilien et peut-être Rémi vont faire du rugby le samedi matin à…8 heures !
Vincent a pour l’instant le même rythme de travail qu’en France.
Il y a le volet orientation des 3èmes qui est nouveau et qui va prendre du temps
mais il n’en est pas inquiet. Il n’est par contre pas du tout content de l’usage
de la salle informatique et de l’utilisation du vidéo projecteur,
il va bientôt mettre les pieds là-dedans. Quant au volet formation
des enseignants, il attend mais les collègues n’ont pas l’air forcément intéressés.  
Mardi, 23 septembre : Céliane a donc mangé à la cantine : beurk !!
Riz bien sûr, de la viande et du chou, des concombres et de la papaye pas mûre.
Tout ça servi dans de la dînette tout cela étant le résumé de Céliane.
Le basket : 20 gamins. Un ballon pour deux seulement et pour l’instant pas de chasuble.
Sympa. Enfin, les gamins sont contents de faire du basket et se débrouillent plutôt pas trop mal ! Céliane aussi ma foi.

Les courses
(Suite) Ici, en fait tout se fait de bouche à oreille. On vient d’avoir une autre adresse
pour du bon fromage blanc. Chez un français Nicolas. Il faut qu’on y aille, Vincent est content, il va retrouver son « Calin ».
On va bientôt pouvoir avoir du bon miel.
Il y a donc vraiment de tout, c’est le mode de transmission qui est surprenant.
" Ah tu cherches ça, ah ben y’en a chez untel tiens son numéro de téléphone".
J’avoue que des fois c’est un peu saoulant car t’as toujours l’impression d’être en demande,
alors que c’est comme ça que ça se passe. Le pire c’est qu’en fait, on commence à faire pareil avec le peu qu’on connaît maintenant.

Nos employés :
(suite)
Zénith a 6 enfants dont 1 adoptée. L’autre jour, pour aller à leur visite médicale annuelle d’embauche,
il devait remplir le nom de sa femme et celui de ses enfants. Autant vous dire que dès le départ
il y a 7 lignes de prévu. Quant aux noms inscrits, déjà ils sont à rallonge,
avec des A partout ! Mais en plus il ne semble pas y avoir de règles établies : par exemple
aucun n’a ce que je croyais être le nom de famille de Zénith. Certains même les filles
ont son prénom en premier prénom. Et il n’a pas su m’expliquer
comment ça fonctionnait. J’essaierai de voir avec les français mariés avec des malgaches.
Sa femme est brodeuse mais pas pour les vasahas ! Je lui ai demandé
si elle pourrait un jour me broder une nappe. Leurs enfants vont à l’école.
Mais dans une école privée car ils n’ont pas réussi le concours d’entrée au collège,
car il y a un concours. Il semblerait que maintenant même pour le primaire,
il va falloir passer un concours ; donc il y a des  frais d’inscription à l’école privée.
Ernestine est grand-mère. Chez elle, vivent, si j’ai bien compris, sa mère, une de ses filles,
la fille de sa fille et les garçons de son fils qui ne vit pas ici. Soit 6 à nourrir. Elle même est veuve.
 Mardi, Z et E nous ont demandé une avance sur salaire de 100.000 ar  (40 €)
pour payer les fournitures scolaires et ils rembourseront sur 4 mois. Et chez nous, ils touchent un salaire de cadres.
Comment font les familles dans la rue, dans leur bout de cabane pour 10, vivant de la vente de bois ?
Au bout de 4 semaines, chacun sait ce qu’il a à faire.
Ernestine s’organise bien, tout est fait dans la journée. Le samedi matin,
elle ne fait aucun ménage et prépare le plus gros des repas du week-end.
Je maintiens d’aller faire les courses. Beaucoup de cuisinières sont chargées
d’aller sur le marché. Ceci dit, je ne travaille pas auquel cas je pense qu’Ernestine ou Zénith
seraient chargés de les faire. C’est par contre Zénith qui, en vélo,
va tous les matins chercher le pain à la bonne boulangerie française ; il y a aussi toutes les viennoiseries...
(ça c'est un régal, et en plus c'est pas cher, 1 pain, 1 brioche, 4 pains au chocolat
4 croissants : moins de 4 euros le tout, NDLR)

A+...