Les courses
En fait, on trouve de tout ici, tout du moins à Antsirabe, même du Nutella !!!
Il faut y mettre le prix, un peu plus qu’en France. Pour les légumes il y a deux marchés.
Le petit marché et le marché de sabotsy (dire sabouts qui signifie samedi mais il n’a pas lieu que le samedi !) ;
A priori le petit marché est plus cher que l’autre sachant qu’en plus les produits ont été achetés sur le grand !!
Mais, au niveau ambiance , pour des nouveaux arrivants à mada,
je préfère aller au petit qu’au grand, et moi, je ne trouve pas cher du tout ;
Jeudi dernier, j’avais dans mon panier : 2 choux fleurs, 5 kg de carottes, 5 de patates,
1 kg d’haricots verts, des aubergines, des poivrons, des courgettes, des poireaux, des « guêtres » ( comme des épinards),
des betteraves (qui font bien faire pipi rouge ce qui ne nous était jamais arrivé en France) : 26000 ar soit x4
les dizaines de mille=un peu plus de 10 euros et on tient la semaine à 5 (7 le midi) ;
puis pour le reste on a Shoprite un vrai magasin « européen » : a priori, les produits viendraient d’Afrique du sud ;
N’empêche il y a des produits Top Budget qu’on trouve je crois chez Intermarché.
Pour les prix, on retrouve en gros les mêmes prix qu’en France.
Sur le petit marché, c’est bien aéré, on se fait vite à l’odeur, c’est petit.
Sur le grand marché, c’est une autre ambiance : c’est serré, tu sens de temps en temps une main qui se glisse dans ta poche.
Au départ, il vaut mieux savoir à qui tu t’adresses, en fait au bout du compte, tu vas toujours voir les mêmes personnes,
et là ça devient vivable. Après tu en fais bosser plusieurs pour les fruits en particulier pour
que chacun gagne quelque chose. La première fois que j’ai été au marché de Sabotsy
j’étais avec Sylvie (une expat qui fait la classe de CE2 qui arrive du Mali et elle,
elle maîtrise les astuces de marchandage : 6 ans de Mali ça aide) et Valérie (la directrice du primaire ) ;
Sylvie y va tous les samedis. On a pris un pousse chacune et ces messieurs sont restés avec nous
sur le marché pour… porter nos sacs. Nous ça nous a coûté 5 000 Ar ( 2 euros) pour les 2 heures,
eux ça leur fait une bonne matinée de travail. N’empêche, ça fait peine de les voir tirer comme ça
donc nous quand ça monte, on descend !!
La viande : beaucoup sur le marché : eh oui, j’ai osé, les bouchers à l’air libre,
où les mouches pointent leur nez en fin de matinée !! Donc j’y vais dès 8h00, chaque jeudi ou vendredi
après avoir emmené les enfants à l’école : donc au départ, tu marchandes un peu, le temps
qu’ils comprennent que tu habites ici. Mais la viande est bonne : zébu, bœuf,
le poulet, on le prend chez Jean Rémi : poulet, canard, foie gras préparé, œufs,
cuisses de canard ou de poulet ; l ’autre jour, pour 24 œufs gros et bons, 4 cuisses de poulet,
4 magrets de canards, j’en avais pour 32 euros (80 000 Ar).
Le poisson : pour l’instant, je n’ose pas tenter le poisson sur étalage, il est paraît-il bon quand il est frais !
Donc j’achète du surgelé en espérant que la chaîne du froid ne soit pas trop perturbée.
Pour l’instant, capitaine et espadon au programme. On va bientôt j’espère essayer les langoustes et les crevettes.
Pour les produits laitiers, il y a une usine ici Socolait. Donc commande par téléphone livraison à domicile.
Saint Paulin, Edam rapé, yaourt à boire nature et aromatisé, crème fraiche. Tous ces produits
restent un peu chers pour ici ; quand on est arrivé, il y avait une pénurie de beurre !!
Heureusement Valérie en avait un bon stock et nous en a revendu.
En ce moment, c’est la crème fraîche qui manque car de nouvelles machines sont là
mais il semble qu’ils ont des soucis pour les installer.
Tous les produits laitiers et viande sont, avant d’être consommés, congelés par nos soins.
Avant de cuisiner les légumes, Ernestine notre dame de maison les lave et les passe dans le permanganate.
Et il y a Magro, le magasin du président (de Mada) et ces produits Tiko qui ne sont pas recommandés
par les vazahas (étrangers ici) habitués d’ici. Donc on y prend en grande quantité, le lait, l’eau,
les produits d’entretien, d’autres produits alimentaires (autres que Tiko donc).
Comment ça se passe chez Magro ?
Tu prends ton chariot, tu fais tes rayons, (assez tristes, très grands, un entrepôt quoi !)
Florence tu n’aimerais pas beaucoup, pas de musique, pas de fioriture ; puis tu vas à la caisse.
Là on passe tous tes achats pour comptabiliser. A la fin, on te montre ta note pour être sûr que tu as assez de sous.
Puis tu vas à la caisse centrale pour payer ta note. Enfin, tu récupères tes achats mais avant de partir
un employé vérifie avec ta note les achats que tu as sur ton chariot et pointe. Enfin, tu peux aller à ta voiture !!!
C’est pour ça qu’il faut du temps ici Moura moura !!
Tout à l’heure, je disais qu’on trouvait de tout ici à Antsirabe. Et en plus c’est frais,
tout ce qui est vendu est produit dans les champs autour et on est à 1500m d’altitude pour rappel.
Et ici, il y a une usine Socolait.
Il semblerait qu’à Tana, ce ne soit pas la même chose et en plus c’est cher, transport oblige.
En plus à Tana, c’est super pollué et ceux qui y vont ont mal à la tête au bout d’une heure !!
L’argent à Madagascar : on a ouvert un compte ici à Antsirabé à la BMOI :
on a donc un chéquier, une carte bleue qu’on ne pourra utiliser que dans une banque BMOI.
Il faut savoir qu’on ne pourra pas utiliser les chèques en dehors d’Antsirabé.
Donc on devra emporter pas mal de liquide quand on partira en vacances :
si on veut emmener 1200 euros, ça fait 3 000 000 ar !!!! A savoir que le plus gros billet est 10 000 ar !!
Une valise de biftons ! A noter que ça fait une semaine qu’on attend nos chèques. (En fait il faut toujours attendre.)
Les pousses, c’est bien, mais des fois on va plus vite à pied.
Et puis t’as beau fixer le prix dès le départ, y’en a toujours un ou deux qui réclament plus à l’arrivée parce que t’es un vazaha
et que t’es riche et ça, ça saoule. Donc on marche beaucoup. En plus ça ne nous fait pas de mal.
Ceci dit, les pousses sont super beaux, ils transportent de tout avec : meubles, bagages, poules,
ce matin Vincent y a vu un cochon !!! Trop fort comme dit Céliane.
Le Collège Français Jules Verne
Les horaires de l’école sont lundi, mardi, jeudi, vendredi de 8h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00.
Pour les collégiens et donc Vincent, les cours peuvent terminés à 17h00.
On est debout en général à 6h30. Sachant qu’on se couche à 21h30, ce n’est pas inhumain.
Puis j’emmène les enfants à l’école ou ils vont avec Vincent, selon son emploi du temps.
Le midi, soit je retourne les chercher, soit ils rentrent avec Vincent.
Ils repartent pour 14h00 avec leur père, parfois Zénith (notre gardien jardinier) qui adore les accompagner.
Les lundis, mardis et jeudis soirs, il y a soutien ou ateliers volontaires. Je voulais mener une activité
auprès de petits groupes d’enfants tandis que ceux qui ont besoin d’un soutien seront avec les enseignants.
(Cadre des 60 heures de soutien comme en France). Il y a beaucoup d’aide demandée aux parents ici.
Le but est que les enfants ne soient pas laissés en dehors de l’école.
Car, il faut savoir que si le grand frère est en soutien les petits l’attendront dans la rue ou traîneront
dans le collège quand les collégiens ont encore cours. Pour pallier à ce problème
pour les maternelles, il a été mis en place cette année une garderie payante.
Mais, en fait, Valérie m’a demandé si je pouvais assurer les remplacements pendant
qu’ils seront en stage de formation. Ce que j’accepte volontiers, mais cela fait que je ne prendrai pas d’ateliers.
Elle m’a parlé qu’éventuellement, cela pouvait déboucher sur un poste contrat local
l’année prochaine car Anne (enseignante de CM1) rentre en France, (ça fait 2 ans qu’elle est à
Mada en contrat local, salaire 150 euros). J’ai dit à Valérie que j’étais plus réservée
quant à cette possibilité. Je veux quand même profiter de cette parenthèse dans ma carrière.
Autre chose, je vais bosser à la BCD, mettre en place des séances de travail pour les mat
et les CP et CE1. Ca ça va être le bonheur, des gosses et des livres. Qui travaille à la BCD ?
Agnès une française mariée avec le photographe malgache d’Antsirabé, 2 enfants au CFJV.
A l’origine, Agnès est fleuriste ! Quand à Lydie, elle est malgache recrutée a priori
sans formation de documentaliste. L’année dernière, Valérie et les 2 documentalistes ont passé
beaucoup de temps à tout classer. Maintenant tout est nickel. Il faut à présent mettre
en place les interventions auprès des enfants, ce que Lydie n’a pas l’habitude de faire.
Les interventions sont réparties dans la semaine .
C’est la mission que me propose Valérie. Dans le cadre de ces ateliers,
Rémi et Émilien ont choisi pâte à sel et Céliane, théâtre.
Le mercredi matin, dans le cadre de l’Association sportive du collège, Rémi fait du golf.
En même temps, avec Emilien, on prend nos cours de notre côté. Céliane va faire du basket
le mardi de 13h00 à 13h45. Elle mangera ce jour là à la cantine.
Autres impondérables de ma vie malgache :
Les mercredis matins et vendredis matins je me lève à 5 h30( !) pour aller courir avec 3 instits
de l’école et une autre qui travaille au FERT (mise en valeur de la terre, siège à Paris) autour du stade
de l’académie de sport : dans cette académie il y a des enfants qui ont été repérés en brousse
par des recruteurs français de foot (bien sûr) et à qui on propose de devenir peut-être
footballeurs professionnels. Ils en ressortent aussi avec un bac malgache.
Le jeudi matin, je fais les courses au petit marché et au shoprite, j’ai conservé le rythme français,
même ici, les courses, ça me saoule ! J’y vais en pousse, une fois dans la semaine,
acheter les légumes, viande et poisson de la semaine.
Quand je ne suis pas au CFJV, je suis à la maison, finalement, ça passe vite,
je réponds à mes messages, gère la maison, et aussi prépare les vacances, réservations, parcours.
Quand les enfants sont de retour, devoirs, jeux, …
Peut-être vais-je aussi aller faire un tour du côté de l’alliance française.
Mais chaque chose en son temps.
Nos employés : Nous avons donc 2 employés :
Zénith, notre gardien du jour et jardinier, travaille de 7h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h00
sauf si il n’y a personne à la maison, il fait la liaison avec le gardien de nuit, qui arrive à 18h00.
Vous l’avez compris, il y a tout le temps un gardien même le dimanche. Pour le dimanche et la nuit,
on a pris une société, ça fait des personnes de moins à gérer si maladie… Zénith travaille
tous les jours sauf le dimanche et, sauf quand on aura besoin, il a son mercredi après-midi
pour aller jouer au foot. Il gagne 100 000 Ar environ 40 euros, et il demande à recevoir
un peu chaque semaine. Zénith est curieux du monde en dehors de mada. Il a de gros a priori
sur les vazahas : ils ont tous pris l’avion, Vincent ne peut pas l’aider dans le jardin.
Hors de question pour un vazaha, homme ou femme de porter quelque chose,
on est tous riches, il n’y a pas de mendiants.….
Ernestine est cuisinière, femme de ménage. Elle travaille tous les jours sauf le dimanche
et le samedi après midi, de 7h30 à12h30 et de 13h30 à 16h30.Elle semble très lente mais
elle est efficace. Je lui apprends à faire des desserts (crèmes et gâteaux) car ça elle ne sait pas du tout.
Jeudi dernier, pour le mariage de son fils du lendemain, je lui ai proposé de faire un gâteau à la maison
pour l’emporter pour le repas de mariage. Elle était super contente. En plus elle a réussi son gâteau !!
Par contre, je ne suis pas maniaque, mais pour le ménage, il faut souvent faire des rappels
pour que ce soit fait avec de bons outils et dans le bon ordre. Elle touche
le même salaire que Zénith dans les mêmes conditions.
Pour l’instant, nous on est contents, je pense qu’Eernestine et Zénith aussi.
A priori quand on entend tout ce qui se dit sur ce que peuvent faire les employés, on pense avoir tiré le gros lot.
Ici, à Antsirabe, les travailleurs sont affiliés à la Caisse NAtionale de Prévoyance Sociale (genre la retraite)
et au Service Médical Interentreprise d’Antsirabe. Coût pour les patrons : 880 Ar par mois par
employé par caisse. Avec ça ils ont les soins gratuits, les employeurs ont un carnet de
consultation qu’ils remplissent pour envoyer leur employé en consultation.
A la prochaine... Carole.
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